Hommage à Lamartine
Salut ondes, bois et monts...'' Eden '' de naguère,
Reflet du Créateur, domaine séculaire.
Quand le temps accable l’homme et le dévore,
Toi, tu renais avec les nuits et les aurores.
Bien des soleils, au crépuscule, ont disparu.
D’autres, nouveaux et vifs, depuis ont parcouru
Cette voûte de ciel, tantôt bleu, tantôt gris
Que, d'assauts,des vents et des nuages ont pris.
Rien, non, rien n’a changé ! Tout m’est bien familier
Du plus haut des cimes jusqu’au moindre sentier.
Et d’aussi loin que mon lent regard embrasse,
S’esquissent ces images que le temps n’efface.
Horizon bleu ondulant telles les montagnes,
Abruptes pentes, berceaux de nos campagnes,
Mer s’abandonnant au souffle du zéphyr :
Fidèles vestales d’intimes souvenirs.
Tendre verdure. Sa beauté est printanière.
Elle rassure mon âme primesautière
Par sa tranquille majesté et ses couleurs,
Sereine au soleil et loin de toutes rumeurs.
Seul...bien seul... je viens. Les mois ont passé.
Vois... mes souvenirs demeurent, enchevêtrés
Au gré des images folles et vagabondes
Dont mon âme éperdue s' inonde.
Que reste-t-il de nos deux soupirs, de nos rêves
Déjà engloutis par les secondes brèves
De ce temps jaloux, à peine échangés.
De ses soins contraires serons-nous, un jour, vengés ?
'
Nous faudra-il pour toujours vivre d’illusion,
Nous perdre, abandonnés en ta verte prison ?
Et puiser dans ton éternelle mémoire
Le souvenir d’un jour, l’égarement d’un soir ?
A TOI qui es... loin
Tu te reconnaîtras...