comateen

Orage brouillé de rires endormis
Je veille
Un cœur file un cœur
Défiant les horizons sournois

Comme si rien qu'une eau nous pouvait séparer
Je pars à la nage d'un sentiment naufragé
Orpheline d'un bout de paradis
Deux terres reliées au bout de nos mains

Nuit vertigineuse de complicité
Les secrets
Les frontières n'ont pas d'âme
Je veux effacer les distances de toi

Comme si rien qu'une eau nous pouvait séparer
Les mots se rencontrent fragiles
Orphelins d'une langue universelle
Témoins de nos présences invisibles

Rires et secrets
Rien qu'une eau
Ne peut nous séparer
La nuit referme ses pétales de pavot
Le temps nous fuit béatement
Le silence nous rejoint
Nous unit
La flaque sèche se mire
Dans le reflet de la lune
Nuit en silence
Qui jamais n'aurait dû nous quitter

Des nuages chimiques défilent au-dessus de nous,
Tâchent, rôsatres, un fond de ciel pâle.
Des ombres passent, cadavres à la surface
D'une mer naufragée.

Paix au-delà de nos paysages endormis ;
Les spectres matinaux rejoignent doucement le soleil,
Arrachés au ralenti, traînés par les pieds
Leurs cris silencieux sortant de leurs bouches béantes.

Maintenant, voilà les trouées naissantes
Les nuages comme de la fumée encensée.
Des moutons neigeux aux chevaux de manège,
Nous croyions avoir tout su voir.

Le ciel tousse du vent, son haleine
Étouffé par tant de fumerolles
Des tâches rosâtres naissent sur fond de ciel pâle :
Des nuages chimiques défilent au-dessus de nous.

La mer intérieure
Ou le ressac des marées de ton coeur
Tu voudrais t'unir à moi
Mais je ne suis plus ce que tu crois
La mer intérieure
Ou les déferlantes de folie de mon cerveau
Je rêverais d'être une partie de toi
Car tu es celui que je vois

Heureux qui comme supplice
Avait choisi un corps qui rencontre un corps
Au travers des brumes
Oh oui, quel délice
Quand un coeur percute un coeur
Au-delà des poitrines serrées

La mer intérieure
Qui va et qui vient
Le sang qui afflue
Le temps qui s'évapore
Un roulis incessant
Quand toi et moi voguons
Sur cet océan nauséeux
Brisés par ces lames déchirées
L'écume de nos idées
Le vertige salé de nos corps compressés

Parfum de bouteille, tu sommeilles
Tu es saoul de nous
La pluie a mouillé ton oreiller
Et tes draps inondés
Parfum de bouteille, tu sommeilles
Les yeux de loup

Venise envenimée, je délire
Des images d'un autre horizon
Balbutiant le coeur qui saigne
J'ai tenu ta main
Halluciné et si léger
Venise envenimée, je délire

Limonade si fade, sans bulles
Pétillante dans la soie
La vie c'est ça
Lourdeur d'un papillon
Visions d'un autre horizon
Ma ballerine, ma libellule
Limonade si fade, sans bulles

Usant le sol des rues
Paillettes de poussière
Crachats des insoumis
Ressacs furieux, du gin
Subtil déshabillé, ta peau fanée
Ô mon Archange, mon Archange, allons dans le clapotement furieux des marées !

Pute de lumière, feu de moi
Nous irions, par les champs, par les prés
Si tu savais, si je t'aimais
Allons nous esquinter !
Fracas des abusés
Rougeoie les tintements de bouteilles
Liqueur du vertige, tu sommeilles

Écume la souffrance
Du bord des yeux
À se noyer dans le goudron
Les regards affamés
Masque de l'offense
Les poupées désarticulées
À se voir ravaler vous silencieux
S'écoute l'écume moutonnant horizon

Braise la décence
De plumes d'oreillers
À se rêver une étoile rose
Larmes débris synthétiques
Flasque l'apparence
Les bulles effluves explosent
À se rouiller matières plastiques
Se baisent les coquelicots dénudés

En un Monde le Silence
A suffi
Des décombres un Soi immense
A surgi
Et des décennies désavouées
Se sont découvertes
Les nuits
Folies