Lou_Gabian

Tempête

Ce matin le ciel noir s’approche et menaçant
S’accrochant aux bois secs les fond dans son nuage.
La volonté sereine, à l’écueil du présage
Sous le souffle glacé de l’âpre vent blessant

Comme une barque errant sur la mer sans rivage
Ballottée aux reflux d’un remous incessant,
Comme elle, par débris, aux abîmes descend
Sans courage, angoissée et sombre sous l’orage.

Tout serrés de terreur, près d’un arbre arraché
Hommes, traîneau, chevaux en îlot détaché
Forment un bloc compact sur la grande clairière.

Pauvre épave éperdue est ce groupe égaré
Conservant le tronc mort pour lugubre bannière
En tragique radeau flottant désemparé.

RDB

Fraîche nuit argentée en ta brume marine
Tu portes la senteur des plages d’océans.
Les lampes des hameaux dont la rougeur fascine
Semblent à l’horizon lanternes des haubans.


Et la ligne des monts se dresse en haute vague
En don miraculeux de noblesse et de paix
Et son rythme fondant en brouillard qui divague
Laisse errer dans la fuite au loin du monde épais.

Tout pâle est le grand ciel où la lune va naître
Où l’étoile s’irise en opalin réseau
Estompé mollement est le contour du hêtre
Et la route bleuie est un doux chemin d’eau.

Et je rêve à l’oublie de toute contingence
Pour dormir aux fossés des terres du silence.


RDB

Vingt deux heures trente sonnés ! !
Une perle en tes yeux fermés
Glisse triste sur ta joue sombre
Et d’une main ferme dans l’ombre
Apaise tous tes remords cachés.

Milles peines en prières à l’église
Assise sereine au souvenir d’élise
Partit dans un monde au delà du réel
Coule les larmes comme unique séquelle
Et le souvenir blessant d’une voie, un appel…

Soirée d’Octobre aux multiples couleurs,
Enfermé en ces lieux sous un ciel gris
Où s’entremêle tragique l’image du bonheur
Le charme d’une fille dansant épanouie
Comme vision passée au demeurant qui trouble
Mon élise est-tu là ? si proche et si lointaine…

R.LB