Tantost la crampe aus piés, tantost la goute aus mains, Le muscle, le tendon, et le nerf te travaille ; Tantost un pleuresis te livre la bataille, Et la fievre te poingt de ses trais inhumains ;
Tantost l'aspre gravelle espaissie en tes reins Te pince les boyaus de trenchante tenaille : Tantost une apostume aus deux poumons t'assaille, Et l'esbat de Venus trouble tes yeux serains.
Ainsi en advient il à quiconque demeure En la maison d'autruy, mais s'il faut que tu meure, Tu deviens aussi tost pensif et soucieus :
Helas aimes tu mieus mourir tousjours en doute Que vivre par la mort ? celuy qui la redoute Ne fera jamais rien digne d'un homme preus.
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