Accablé
Started by Condor, Aug 28 2006 09:06 PM
9 replies to this topic
#1
Posted 28 August 2006 - 09:06 PM
Accablé par l'air lourd d'un mois de canicule
Il pleurait dans le soir la femme qu’il aimait
Il froissait dans sa main un petit fascicule
Où s’écrivait sa peine en des mots qui rimaient
Il avait le regard noyé des hommes tristes
Et au fond de son cœur l’effroi des hommes seuls
Il laissait s’envoler ses douleurs paroxystes
Au vent brûlant chargé du parfum des tilleuls
Mais parfois le destin rend l'intrigue mutine
Et deux êtres perdus ne se connaissant pas
Marchant dans une nuit que la Lune satine
Se croisent dans la ville au hasard de leurs pas
Elle a les cheveux longs et les mèches rebelles
Sa jupe est un peu courte à cet instant du soir
Elle a peut-être envie qu’on voit ses jambes belles
Ou ses cuisses bronzées serrées dans un bas noir
Il la suit sans y croire et voit qu'elle regarde
Sa joue où la tristesse a coloré la peau
Son esprit se confond d’une pensée gaillarde
Qui fait croître en son cœur le rythme et le tempo
Ses cheveux sont si fins. Comment est-ce possible ?
Une échancrure au cou surélève ses seins
Il donne une raison à son âme sensible :
Approcher au plus près la courbe de ses reins !
Il lui dit : « S’il vous plaît, vos doigts ! que je les baise
Et les porte à mon front éprouvé par le sort
Votre parfum m’affole et votre peau m’apaise
Je veux m’y amarrer comme un yacht à son port. »
« Vos yeux comme un miroir, mon ami, répond-elle,
Sont un gouffre incroyable empli d’un long désir
J’y plonge volontiers mes dessous de dentelle
Pour y gagner le droit d’en goûter le plaisir ».
« Bras dessus bras dessous, promenons-nous, Madame,
Nous danserons la nuit, nous dormirons le jour,
Je brûlerai ma vie à vos yeux qui m’enflamment
Attendant le moment où nous ferons l'amour. »
Elle ne répond pas ce soir de canicule.
Et - soudain - lui dit : « oui ! ». Son désir au zénith !
« J’oublie sous tes baisers la femme ridicule
Qui m’avait enchaîné à son cœur de granit »
« Oublie-la ! Viens plutôt poser sur ma poitrine
Tes lèvres car j’y sens ton souffle rauque et chaud
Ta langue a le sucré doux de la mandarine
Et tes dents le tranchant juste comme il me faut
Mordille un tantinet mon téton qui s’érige
Dégrafe de deux doigts ce qui peut te gêner
Et j’irai pour ma part où l’amour me dirige
Ce n’est pas un bouton qui pourra me freiner »
On pourra deviner la suite de l’histoire
Une voiture un banc une chambre un hôtel
Un baiser qui procure un cri libératoire
Un geste qui conduit au bonheur immortel
Un homme et une femme au milieu de la ville
Un amour passionné qui ne se dément pas
Une histoire étonnante où se forme une idylle
Ils se sont rencontrés au hasard de leurs pas
La nuit n’est pas trop lente aux amants qui s’adorent
Les volets sont fermés lorsque passent les jours
Et puisque ce poème est long il faut le clore
Je pense encore à toi et je t’aime toujours.
28 août 2006
Il pleurait dans le soir la femme qu’il aimait
Il froissait dans sa main un petit fascicule
Où s’écrivait sa peine en des mots qui rimaient
Il avait le regard noyé des hommes tristes
Et au fond de son cœur l’effroi des hommes seuls
Il laissait s’envoler ses douleurs paroxystes
Au vent brûlant chargé du parfum des tilleuls
Mais parfois le destin rend l'intrigue mutine
Et deux êtres perdus ne se connaissant pas
Marchant dans une nuit que la Lune satine
Se croisent dans la ville au hasard de leurs pas
Elle a les cheveux longs et les mèches rebelles
Sa jupe est un peu courte à cet instant du soir
Elle a peut-être envie qu’on voit ses jambes belles
Ou ses cuisses bronzées serrées dans un bas noir
Il la suit sans y croire et voit qu'elle regarde
Sa joue où la tristesse a coloré la peau
Son esprit se confond d’une pensée gaillarde
Qui fait croître en son cœur le rythme et le tempo
Ses cheveux sont si fins. Comment est-ce possible ?
Une échancrure au cou surélève ses seins
Il donne une raison à son âme sensible :
Approcher au plus près la courbe de ses reins !
Il lui dit : « S’il vous plaît, vos doigts ! que je les baise
Et les porte à mon front éprouvé par le sort
Votre parfum m’affole et votre peau m’apaise
Je veux m’y amarrer comme un yacht à son port. »
« Vos yeux comme un miroir, mon ami, répond-elle,
Sont un gouffre incroyable empli d’un long désir
J’y plonge volontiers mes dessous de dentelle
Pour y gagner le droit d’en goûter le plaisir ».
« Bras dessus bras dessous, promenons-nous, Madame,
Nous danserons la nuit, nous dormirons le jour,
Je brûlerai ma vie à vos yeux qui m’enflamment
Attendant le moment où nous ferons l'amour. »
Elle ne répond pas ce soir de canicule.
Et - soudain - lui dit : « oui ! ». Son désir au zénith !
« J’oublie sous tes baisers la femme ridicule
Qui m’avait enchaîné à son cœur de granit »
« Oublie-la ! Viens plutôt poser sur ma poitrine
Tes lèvres car j’y sens ton souffle rauque et chaud
Ta langue a le sucré doux de la mandarine
Et tes dents le tranchant juste comme il me faut
Mordille un tantinet mon téton qui s’érige
Dégrafe de deux doigts ce qui peut te gêner
Et j’irai pour ma part où l’amour me dirige
Ce n’est pas un bouton qui pourra me freiner »
On pourra deviner la suite de l’histoire
Une voiture un banc une chambre un hôtel
Un baiser qui procure un cri libératoire
Un geste qui conduit au bonheur immortel
Un homme et une femme au milieu de la ville
Un amour passionné qui ne se dément pas
Une histoire étonnante où se forme une idylle
Ils se sont rencontrés au hasard de leurs pas
La nuit n’est pas trop lente aux amants qui s’adorent
Les volets sont fermés lorsque passent les jours
Et puisque ce poème est long il faut le clore
Je pense encore à toi et je t’aime toujours.
28 août 2006
#2
Posted 28 August 2006 - 09:17 PM
Superbe ! Et c'est peu dire.
Amicalement.
Lisa.
Amicalement.
Lisa.
#3
Posted 28 August 2006 - 10:19 PM
j'aime beaucoup... et pourtant c'est pas mon style
bémol sur les trois premières strophes du dialogue
et chapeau pour :
Mordille un tantinet mon téton qui s’érige
Dégrafe de deux doigts ce qui peut te gêner
Et j’irai pour ma part où l’amour me dirige
Ce n’est pas un bouton qui pourra me freiner
et :
La nuit n’est pas trop lente aux amants qui s’adorent
Les volets sont fermés lorsque passent les jours
bémol sur les trois premières strophes du dialogue
et chapeau pour :
Mordille un tantinet mon téton qui s’érige
Dégrafe de deux doigts ce qui peut te gêner
Et j’irai pour ma part où l’amour me dirige
Ce n’est pas un bouton qui pourra me freiner
et :
La nuit n’est pas trop lente aux amants qui s’adorent
Les volets sont fermés lorsque passent les jours
#4
Posted 28 August 2006 - 10:57 PM
Ben mon vieux !!!!
Cela dit, bel exercice, à la forme parfaite, tu as du bien t'amuser...
Amitié
Hauteur
Cela dit, bel exercice, à la forme parfaite, tu as du bien t'amuser...
Amitié
Hauteur
#5
Posted 29 August 2006 - 07:37 AM
Une technique impeccable, une pointe d'humour, de distance bienvenue... Du Condor, quoi. Le rapace plane dans les nuées.
Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus ;
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.
(Baudelaire, oui.)
Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus ;
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.
(Baudelaire, oui.)
#6
Posted 29 August 2006 - 08:23 AM
Ce fut un royal festin
Que de te lire de bon matin
Mon bel oiseau rapace
Dont jamais ne me lasse
Que de te lire de bon matin
Mon bel oiseau rapace
Dont jamais ne me lasse
#7
Posted 29 August 2006 - 11:03 AM
joli poème d'amour...avec du style
Bisous condor
Bisous condor
#8
Posted 29 August 2006 - 07:56 PM
Lisa : Merci. Venant d'une femme aussi belle que toi, ton compliment me confond et mon coeur bat plus vite.
Gaston Kwizera : Je suis d'autant plus flatté que ce n'est pas ton style. Je suis allé faire un tour sur TLP Libre : C'est géant ! J'y retournerai.
Hauteur : Oui, je me suis bien amusé en l'écrivant. Je me suis juste un peu retenu dans l'érotisme. J'en ai d'autres que je ne peux pas publier
Merci socque pour ta fidélité, tes compliments, et ton petit texte de Baudelaire. C'est en le lisant que je m'aperçois toujours plus que nous sommes petits.
heloise : tu es gentille comme tout. Moi aussi j'aime bien le matin. Et l'après-midi, et le soir aussi. je ne m'en lasse jamais
bohemia : un peu de technique prosodique, et beaucoup d'amour. Merci et bisous.
Gaston Kwizera : Je suis d'autant plus flatté que ce n'est pas ton style. Je suis allé faire un tour sur TLP Libre : C'est géant ! J'y retournerai.
Hauteur : Oui, je me suis bien amusé en l'écrivant. Je me suis juste un peu retenu dans l'érotisme. J'en ai d'autres que je ne peux pas publier
Merci socque pour ta fidélité, tes compliments, et ton petit texte de Baudelaire. C'est en le lisant que je m'aperçois toujours plus que nous sommes petits.
heloise : tu es gentille comme tout. Moi aussi j'aime bien le matin. Et l'après-midi, et le soir aussi. je ne m'en lasse jamais
bohemia : un peu de technique prosodique, et beaucoup d'amour. Merci et bisous.
#9
Posted 29 August 2006 - 08:15 PM
Superbe narration, Condor.
Long ? Même pas, on en lirait encore...
balila
Long ? Même pas, on en lirait encore...
balila
#10
Posted 29 August 2006 - 09:23 PM
Attention, balila, je suis intarissable
Et lorsque je commence on ne m'arrête pas
Je n'ai, (je te l'avoue d'un affront haïssable)
Pour composer mes vers nul besoin d'un compas
Il suffit que je pense à une atroce femme
Et je pars aussitôt à composer des vers
Je tisse un long poème improvisant la trame
Un maillon à l'endroit un maillon à l'envers
Je parlerai d'amour pendant une heure entière
Car j'ai dans ma mémoire un récent souvenir
D'une femme insolente ou d'une femme altière
Que je veux oublier, mais sans y parvenir
Mes mots, comme des maux, s'écoulent sous ma plume
Ma plume de condor irrémédiable et noir
Noir comme le charbon d'un corps qui se consume
D'un amour plus brûlant qu'un feu de laminoir
Mais je m'arrête là car demain je travaille
La journée était longue et je dois me doucher
Pour l'amour on verra demain vaille que vaille
J'infusionne mon thé puis je vais me coucher
Bonne nuit, balila, femme de faible sexe
Le repos se mérite et la nuit fait conseil
Je n'ai finalement pas le moindre complexe
Des femmes par milliers peuplent mon doux sommeil.
Et lorsque je commence on ne m'arrête pas
Je n'ai, (je te l'avoue d'un affront haïssable)
Pour composer mes vers nul besoin d'un compas
Il suffit que je pense à une atroce femme
Et je pars aussitôt à composer des vers
Je tisse un long poème improvisant la trame
Un maillon à l'endroit un maillon à l'envers
Je parlerai d'amour pendant une heure entière
Car j'ai dans ma mémoire un récent souvenir
D'une femme insolente ou d'une femme altière
Que je veux oublier, mais sans y parvenir
Mes mots, comme des maux, s'écoulent sous ma plume
Ma plume de condor irrémédiable et noir
Noir comme le charbon d'un corps qui se consume
D'un amour plus brûlant qu'un feu de laminoir
Mais je m'arrête là car demain je travaille
La journée était longue et je dois me doucher
Pour l'amour on verra demain vaille que vaille
J'infusionne mon thé puis je vais me coucher
Bonne nuit, balila, femme de faible sexe
Le repos se mérite et la nuit fait conseil
Je n'ai finalement pas le moindre complexe
Des femmes par milliers peuplent mon doux sommeil.
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