JE ME FOUS DES PAROLES !
Réveil d'une nuit pâle :
Mon cœur figé de cristal,
Couché sur le côté sombre…
Et mes pensées qui se morfondent !
Au fond de mon cœur glacé,
Triste chant d'un air blasé ;
Au creux de moi danse un pantin,
Tournant des pages sans fin,
De son corps bientôt rouillé ;
Des illusions enchaînées
M'attachent, las, sur mon grabat.
Un décor trop livide
Serait trop convenu !
Un appel au suicide
Serait trop incongru !
T'as encore un couplet
Pour p'têt' te rattrapper !
Bon, v'là l'prochain couplet :
Je te laisse continuer…
La lueur matinale
Déverse mes songes sales ;
Chaque jour je me relève,
Admirant l'astre fidèle :
Mon extase est vertigineuse !
Ma conscience encore visqueuse
N'est qu'une masse à modeler…
Hors de l'abîme, érigé,
Un pantin qui se rénove
Et s'offre à ma vie qu'il innove ;
Mise à jour de l'innocence,
Vaine car délitescente :
Je plonge dans les eaux claires
Pour me débattre, téméraire !
Un décor trop humide
Serait trop attendu !
Une clé conformiste
Nierait l'individu !
T'as qu'un dernier couplet
Pour p'têt' te rattrapper !
En attendant c'couplet,
J'te laisse te dandiner…
(Tes mots sont dénués d'âme,
Rends ton mythe aux mânes !)
Mais je me fous des paroles !
Car ma vie est morne et molle ;
Lassé de jouer les mythos :
Car même si les maux sont beaux,
Je préfère l'âme translucide…
Et je me fous des paroles !
Moi, je préfère l'âme translucide !
La poésie stupide,
C'est bien trop répandu !
L'adjectif « translucide »,
C'est pas du meilleur cru !
Allez, va t'recoucher !
Ta musique est casse-pieds ;
Les paroles : laisse tomber !
Contente-toi d'répéter ! …
Et mes pensées qui se morfondent !
Au fond de mon cœur glacé,
Triste chant d'un air blasé ;
Au creux de moi danse un pantin,
Tournant des pages sans fin,
De son corps bientôt rouillé ;
Des illusions enchaînées
M'attachent, las, sur mon grabat.
Pour me débattre, téméraire,
Un pantin qui se rénove,
Et s'offre à ma vie qu'il innove !
Edited by Emporio, 19 July 2006 - 01:22 PM.